[English below]
Cette entrée explore de façon superficielle et personnelle le thème de la relation entre la réalité et la photographie. Il s'agit également d'un compte rendu visuel de l'exposition L'Univers Parallèle.
Je suis photographe amateur. Ou encore, amateur de photographie.
Pour moi, la photographie est une sorte d'obsession. Sans relâche, je pense à des compositions dès que je vois un coin qui m'intéresse, je suis attirée par une lumière particulière, je pense à croquer une scène de rue quand celle-ci s'anime.
Bref, c'est surtout un état d'esprit.
J'aime réfléchir (à) la photographie, j'aime penser le monde en mode photographie.
J'aime même réfléchir à cet état d'esprit. Je me dis, "mais pourquoi cette obsession?" Les réponses sont multiples et complexes. Mais je crois que le plus sincère serait de dire que la photographie m'a permis d'apprivoiser le réel. Paradoxalement peut-être, parce que la photographie opère une mise à distance du réel. C'est un espace qui permet la réflexion, celle de l'esprit comme celle de la lumière.
Cette mise à distance peut cependant créer l'effet contraire. La photographie est une façon de présenter le réel; elle suppose un contrôle de l'apparence de celui-ci. Le filtre, c'est l'esprit et la vision du photographe. Il est possible de photographier et d'apprécier des photographies dans un certain état d'esprit qui fait complètement abstraction du contexte, du réel dont la photographie tire son matériau. Photographier peut devenir une façon d'échapper au réel, de forger une réalité parallèle.
Fruit de ces réflexions, un peu sommaires et informes mais néanmoins passionnées, j'ai créé la série Window Pane; amalgames de photographies analogues et digitales. Deux de ces photomontages ont fait partie de l'exposition L'Univers Parallèle organisée par Alexis Maurice Brien et présentée au Paper Apartment Gallery, à Montréal, du 25 au 31 juillet 2010.
Voici les assemblages en questions ainsi que quelques photos du vernissage et de la soirée de clôture.
//
I am an amateur photographer. I am an amateur of photography.
For me, photography is a kind of obsession. Relentlessly, I think of compositions when I see a corner or a street scene that interests me, I am attracted by a particular light, etc.
In short, it is primarily a state of mind.
I think about photography, I think the world in a photographic fashion.
I even think about this state of mind. I wonder: "why this obsession?" The answers are many and complex. But I think the most honest would be to say that photography allowed me to approach reality, to make peace with it, make it my own. In French, we have the perfect verb to express this process: "apprivoiser". The English translation, "to tame", does not render the idea very well. This process of approaching reality through photography may seem paradoxical, because photography really operates a distancing from reality. It acts like a filter, like a screen between reality and the photographer. What it offers is a space for reflection; of the spirit as well as of light.
This distancing inherent to photography can thus create the opposite effect; escapism instead of reunion. Photography is a way of presenting reality; it presupposes a control of the appearance of it. This process in itself is neutral but not innocent; the mind of the photographer will decide of the outcome. It is possible to approach photography in a certain state of mind that completely ignores the context from which photography takes its material. It can thus become an escape from reality; to forge a parallel reality.
The result of these reflections, a bit sketchy and shapeless, yet passionate, is the creation of the series Window Pane; an amalgam of analog and digital photographs. Two of these photomontages were part of the exhibition L'Univers Parallèle organized by Alexis Maurice Brien at the Paper Apartment Gallery, in Montreal, Quebec, Canada, from July 25th to 31th 2010.
Alexis getting ready for a sound and video performance
On the wall, from left to right: polaroids by Alexis Maurice Brien
and photographs by Rachel Morin and Jill Auville Johansson
Portrait of myself by Josianne Lefebvre
Sally Paradise getting ready to play
Sally Paradise
by Josianne Lefebvre
Téléphone Maison (Alexis Maurice Brien)
Feets, by Josianne Lefebvre
Cette entrée explore de façon superficielle et personnelle le thème de la relation entre la réalité et la photographie. Il s'agit également d'un compte rendu visuel de l'exposition L'Univers Parallèle.
Je suis photographe amateur. Ou encore, amateur de photographie.
Pour moi, la photographie est une sorte d'obsession. Sans relâche, je pense à des compositions dès que je vois un coin qui m'intéresse, je suis attirée par une lumière particulière, je pense à croquer une scène de rue quand celle-ci s'anime.
Bref, c'est surtout un état d'esprit.
J'aime réfléchir (à) la photographie, j'aime penser le monde en mode photographie.
J'aime même réfléchir à cet état d'esprit. Je me dis, "mais pourquoi cette obsession?" Les réponses sont multiples et complexes. Mais je crois que le plus sincère serait de dire que la photographie m'a permis d'apprivoiser le réel. Paradoxalement peut-être, parce que la photographie opère une mise à distance du réel. C'est un espace qui permet la réflexion, celle de l'esprit comme celle de la lumière.
Cette mise à distance peut cependant créer l'effet contraire. La photographie est une façon de présenter le réel; elle suppose un contrôle de l'apparence de celui-ci. Le filtre, c'est l'esprit et la vision du photographe. Il est possible de photographier et d'apprécier des photographies dans un certain état d'esprit qui fait complètement abstraction du contexte, du réel dont la photographie tire son matériau. Photographier peut devenir une façon d'échapper au réel, de forger une réalité parallèle.
Fruit de ces réflexions, un peu sommaires et informes mais néanmoins passionnées, j'ai créé la série Window Pane; amalgames de photographies analogues et digitales. Deux de ces photomontages ont fait partie de l'exposition L'Univers Parallèle organisée par Alexis Maurice Brien et présentée au Paper Apartment Gallery, à Montréal, du 25 au 31 juillet 2010.
Voici les assemblages en questions ainsi que quelques photos du vernissage et de la soirée de clôture.
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I am an amateur photographer. I am an amateur of photography.
For me, photography is a kind of obsession. Relentlessly, I think of compositions when I see a corner or a street scene that interests me, I am attracted by a particular light, etc.
In short, it is primarily a state of mind.
I think about photography, I think the world in a photographic fashion.
I even think about this state of mind. I wonder: "why this obsession?" The answers are many and complex. But I think the most honest would be to say that photography allowed me to approach reality, to make peace with it, make it my own. In French, we have the perfect verb to express this process: "apprivoiser". The English translation, "to tame", does not render the idea very well. This process of approaching reality through photography may seem paradoxical, because photography really operates a distancing from reality. It acts like a filter, like a screen between reality and the photographer. What it offers is a space for reflection; of the spirit as well as of light.
This distancing inherent to photography can thus create the opposite effect; escapism instead of reunion. Photography is a way of presenting reality; it presupposes a control of the appearance of it. This process in itself is neutral but not innocent; the mind of the photographer will decide of the outcome. It is possible to approach photography in a certain state of mind that completely ignores the context from which photography takes its material. It can thus become an escape from reality; to forge a parallel reality.
The result of these reflections, a bit sketchy and shapeless, yet passionate, is the creation of the series Window Pane; an amalgam of analog and digital photographs. Two of these photomontages were part of the exhibition L'Univers Parallèle organized by Alexis Maurice Brien at the Paper Apartment Gallery, in Montreal, Quebec, Canada, from July 25th to 31th 2010.
Alexis getting ready for a sound and video performance
On the wall, from left to right: polaroids by Alexis Maurice Brien
and photographs by Rachel Morin and Jill Auville Johansson
Portrait of myself by Josianne Lefebvre
Sally Paradise getting ready to play
Celle-ci me donne une drôle d'impression d'immobilité en tension; j'ai l'impression qu'ils vont tous se mettre à sauter sur place dans un instant, comme dans le vidéoclip Au Bar des suicidés de Pierre Lapointe /
This one gives me a strange feeling, stillness too still; i feel they are all just about to start jumping around like crazy. Something like this videoclip from the song Au Bar des suicidés by Pierre Lapointe.
Sally Paradise
by Josianne Lefebvre
Téléphone Maison (Alexis Maurice Brien)
Feets, by Josianne Lefebvre
Cette avant-dernière image nous ramène au thème général de cette entrée, à savoir le lien entre la photographie et la réalité. Il s'agit de mon amie se voilant le visage pour échapper à mon objectif.
La photographie est, depuis ses débuts, associée au concept de vérité; on a d'abord cru qu'elle enregistrait fidèlement et objectivement l'apparence de la réalité. Même si, depuis, il a été généralement admis que le processus photographique ne consiste pas en une transposition innocente de la réalité en image, mais qu'elle véhicule plutôt une certaine vision, un certain entendement de celle-ci - que ce soit grâce au choix du sujet lui-même ou de la façon dont il est traité (cadrage, éclairage, manipulation après la prise de vue, par exemple) - la photographie continue d'entretenir des liens particuliers avec les concepts de vérité et d'authenticité. En effet, les usages de ce médium sont réglementés. Par exemple, ici au Québec, s'il est possible de photographier les endroits publics et ceux qui s'y trouvent, il est interdit de publier les photographies de ces personnes sans leur consentement si elles sont le sujet principal et qu'on peut les reconnaitre (pour plus de détail voir le site de Francis Vachon). Ainsi, je procède dans l'illégalité en publiant ces images prises dans un lieu privé sans le consentement des personnes qui s'y trouvent et du propriétaire des lieux. Pourtant, mon but est simplement de partager mon enthousiasme d'avoir participé à un évènement culturel. Cette question éthique complexe soulève également le sujet de l'image de soi. La photographie nous confronte à cette image à laquelle nous ne sommes pas habitués autrement que par le geste de se regarder dans un miroir. Nous sommes généralement très critiques par rapport à cette image, et réticents à la partager. Cette pudeur, cette réserve est-elle due simplement au désir de contrôler l'image que nous projetons? Ou croyons-nous, à tord ou à raison, que les photos peuvent donner des informations vitales à notre sujet? Quel est ce pouvoir que nous attribuons à la photographie? À ses débuts, certains croyaient que la photographie enlevait une part de l'âme ou de la substance vitale de la personne photographiée. Et cela ne s'appliquait pas seulement à des peuples dits primitifs; l'écrivain Balzac avait élaboré une théorie de ce genre à laquelle il croyait dur comme fer (chaque prise de vue arracherait une partie de la substance vitale de la personne et ce jusqu'à la mort si trop de substance était prélevée). Des croyances de ce genre sont toujours en vigueur aujourd'hui, croyez-le ou non. J'ai une tante qui déteste être prise en photo. J'ai toujours cru que c'était pour la raison classique ("je ne suis pas photogénique"). Cependant, à Noël l'an dernier, elle m'a détrompée. Elle m'a tenu les propos suivants: "Crois-tu vraiment que si quelqu'un déchire une photo de toi, tu ne sentiras rien? Tu ne crois pas au vaudou?" J'étais assez surprise... J'ai failli lui répondre que j'ai déjà survécu sans dommage à un tel traitement (infligé par un petit copain fâché contre moi), mais je me suis dis que ce n'était pas la peine, qu'elle me répondrait probablement un argument à la Balzac; ça ne m'est tout simplement pas arrivé assez souvent.
Bref, j'essaie de respecter les réticences; je comprends très bien mon amie qui ne désire pas être photographiée; je suis moi-même assez mal-à-l'aise lorsque je me retrouve devant l'objectif. Mais je suis souvent incapable de m'en empêcher; mon doigt appuie sur la gâchette sans l'autorisation de ma tête (et des personnes concernées). Souvent, mes amies sont irritées, puis elles me remercie car j'ai réussi un portrait "qu'elles ne trouvent pas trop moche".
Quels sont vos opinions sur le sujet? Faisons-nous tout un plat pour pas grand chose? La photographie est-elle trop réglementée? Est-il acceptable de transgresser ces règles - au nom de l'art, par exemple?
La photographie est, depuis ses débuts, associée au concept de vérité; on a d'abord cru qu'elle enregistrait fidèlement et objectivement l'apparence de la réalité. Même si, depuis, il a été généralement admis que le processus photographique ne consiste pas en une transposition innocente de la réalité en image, mais qu'elle véhicule plutôt une certaine vision, un certain entendement de celle-ci - que ce soit grâce au choix du sujet lui-même ou de la façon dont il est traité (cadrage, éclairage, manipulation après la prise de vue, par exemple) - la photographie continue d'entretenir des liens particuliers avec les concepts de vérité et d'authenticité. En effet, les usages de ce médium sont réglementés. Par exemple, ici au Québec, s'il est possible de photographier les endroits publics et ceux qui s'y trouvent, il est interdit de publier les photographies de ces personnes sans leur consentement si elles sont le sujet principal et qu'on peut les reconnaitre (pour plus de détail voir le site de Francis Vachon). Ainsi, je procède dans l'illégalité en publiant ces images prises dans un lieu privé sans le consentement des personnes qui s'y trouvent et du propriétaire des lieux. Pourtant, mon but est simplement de partager mon enthousiasme d'avoir participé à un évènement culturel. Cette question éthique complexe soulève également le sujet de l'image de soi. La photographie nous confronte à cette image à laquelle nous ne sommes pas habitués autrement que par le geste de se regarder dans un miroir. Nous sommes généralement très critiques par rapport à cette image, et réticents à la partager. Cette pudeur, cette réserve est-elle due simplement au désir de contrôler l'image que nous projetons? Ou croyons-nous, à tord ou à raison, que les photos peuvent donner des informations vitales à notre sujet? Quel est ce pouvoir que nous attribuons à la photographie? À ses débuts, certains croyaient que la photographie enlevait une part de l'âme ou de la substance vitale de la personne photographiée. Et cela ne s'appliquait pas seulement à des peuples dits primitifs; l'écrivain Balzac avait élaboré une théorie de ce genre à laquelle il croyait dur comme fer (chaque prise de vue arracherait une partie de la substance vitale de la personne et ce jusqu'à la mort si trop de substance était prélevée). Des croyances de ce genre sont toujours en vigueur aujourd'hui, croyez-le ou non. J'ai une tante qui déteste être prise en photo. J'ai toujours cru que c'était pour la raison classique ("je ne suis pas photogénique"). Cependant, à Noël l'an dernier, elle m'a détrompée. Elle m'a tenu les propos suivants: "Crois-tu vraiment que si quelqu'un déchire une photo de toi, tu ne sentiras rien? Tu ne crois pas au vaudou?" J'étais assez surprise... J'ai failli lui répondre que j'ai déjà survécu sans dommage à un tel traitement (infligé par un petit copain fâché contre moi), mais je me suis dis que ce n'était pas la peine, qu'elle me répondrait probablement un argument à la Balzac; ça ne m'est tout simplement pas arrivé assez souvent.
Bref, j'essaie de respecter les réticences; je comprends très bien mon amie qui ne désire pas être photographiée; je suis moi-même assez mal-à-l'aise lorsque je me retrouve devant l'objectif. Mais je suis souvent incapable de m'en empêcher; mon doigt appuie sur la gâchette sans l'autorisation de ma tête (et des personnes concernées). Souvent, mes amies sont irritées, puis elles me remercie car j'ai réussi un portrait "qu'elles ne trouvent pas trop moche".
Quels sont vos opinions sur le sujet? Faisons-nous tout un plat pour pas grand chose? La photographie est-elle trop réglementée? Est-il acceptable de transgresser ces règles - au nom de l'art, par exemple?
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The penultimate image brings us to the general theme of this entry, namely the relationship between photography and reality. This is my friend, veiling her face to escape my lens.
Photography is, since its inception, related to the concept of truth. It was first thought it recorded faithfully and objectively the appearance of reality. Although it has since been generally accepted that the photographic process is not an innocent transposition of reality into an image, because it conveys a certain view, a certain understanding of it - whether through the choice of the subject itself or how it is treated (framing, lighting, post-processing, for example) - photography continues to maintain a special relationship with the concepts of truth and authenticity. For instance, the uses of this medium are regulated. For example, here in Quebec, it is possible to photograph public places and those who are in it, but it is prohibited to publish photographs of people without their consent if they are the main subject and they can be recognized. So I proceed illegally by publishing these pictures taken in a private place without the consent of the people there and of the owner, even if my goal is simply to share my enthusiasm about participating in a cultural event. This ethical issue also raises complex questions about the image of the self. Photography confronts us with this self image that we are not used to except from the act of looking in the mirror. A lot of people are very critical about how they look on photos, and reluctant to share those. Is that concern simply due to the desire to control the image we project? Or do we believe, falsely or rightly, that these pictures can give vital information about us? What is this power that we ascribe to photography? When the photographic process was invented, some believed that it took away a part of the soul or of the vital substance of the person photographed. And this does not apply only to so-called primitives: the writer Balzac had himself developed a theory of this kind. Beliefs like this are still in place today, believe it or not. I have an aunt who hates being photographed. I always thought it was for the classic reason ("I'm not photogenic"). However, last Christmas, she told me otherwise. She made the following remarks: "Do you really think that if someone tears a picture of you apart, you won't feel something? You do not believe in voodoo?" I was quite surprised ... I almost told her that I already survived such a treatment without damage (imposed by an angry boyfriend), but I assumed it was useless to try to argue with her; she would probably answer, like Balzac: it simply did not happen often enough.
So, I try to respect people's desires and fears when it comes to photography. I understand very well my friend who does not wish to be photographed. I myself do not feel at ease in front of the camera. But I am often unable to stop myself; my finger presses the trigger without asking for my head's permission, not to mention other people's. Often, my friends are irritated, then they thank me because I took a picture they actually like.
What are your views on this subject? Do we make a big deal for nothing? Is photography over-restricted? Is it acceptable to violate these rules - in the name of art, for example?
Photography is, since its inception, related to the concept of truth. It was first thought it recorded faithfully and objectively the appearance of reality. Although it has since been generally accepted that the photographic process is not an innocent transposition of reality into an image, because it conveys a certain view, a certain understanding of it - whether through the choice of the subject itself or how it is treated (framing, lighting, post-processing, for example) - photography continues to maintain a special relationship with the concepts of truth and authenticity. For instance, the uses of this medium are regulated. For example, here in Quebec, it is possible to photograph public places and those who are in it, but it is prohibited to publish photographs of people without their consent if they are the main subject and they can be recognized. So I proceed illegally by publishing these pictures taken in a private place without the consent of the people there and of the owner, even if my goal is simply to share my enthusiasm about participating in a cultural event. This ethical issue also raises complex questions about the image of the self. Photography confronts us with this self image that we are not used to except from the act of looking in the mirror. A lot of people are very critical about how they look on photos, and reluctant to share those. Is that concern simply due to the desire to control the image we project? Or do we believe, falsely or rightly, that these pictures can give vital information about us? What is this power that we ascribe to photography? When the photographic process was invented, some believed that it took away a part of the soul or of the vital substance of the person photographed. And this does not apply only to so-called primitives: the writer Balzac had himself developed a theory of this kind. Beliefs like this are still in place today, believe it or not. I have an aunt who hates being photographed. I always thought it was for the classic reason ("I'm not photogenic"). However, last Christmas, she told me otherwise. She made the following remarks: "Do you really think that if someone tears a picture of you apart, you won't feel something? You do not believe in voodoo?" I was quite surprised ... I almost told her that I already survived such a treatment without damage (imposed by an angry boyfriend), but I assumed it was useless to try to argue with her; she would probably answer, like Balzac: it simply did not happen often enough.
So, I try to respect people's desires and fears when it comes to photography. I understand very well my friend who does not wish to be photographed. I myself do not feel at ease in front of the camera. But I am often unable to stop myself; my finger presses the trigger without asking for my head's permission, not to mention other people's. Often, my friends are irritated, then they thank me because I took a picture they actually like.
What are your views on this subject? Do we make a big deal for nothing? Is photography over-restricted? Is it acceptable to violate these rules - in the name of art, for example?
c'est tres difficile de repondre aus questions ethiques a propos de photographie.
RépondreSupprimerje me permet de prendre des photos des gens, je me permet rarement de les publier sans leur accord. enfin, quand c'est un etranger total, il m'est arrive de le faire, les rares streets par exemple.
on peut toujours se donner un alibi, se dire qu'on ne montrerais jamais une photo atteignant leur dignite.
mais que sait-on de leur histoire personelle, de l'image de soi qu'ils ont, et meme, dans des cas limites, de leur vie privee qu'on risque de devoiler..
quand a la theorie de ta tante, je me demande si toutes ces photos dechirees pendant si longtemps n'ont pas eu une mauvaise influence sur ma vie ? j'ai du en dechirer une centaine de moi-meme entre l'adolescence et maintenant. :D
dis a ta tante merci, maintenant au moins je ne me demanderais plus pourquoi :D :P
oui, c'est difficile...
RépondreSupprimerhaha! ;)
merci d'avoir lu et répondu!
j'ai aussi bien apprecié de regarder un peu plus de photos de l'exposition.
RépondreSupprimercette serie window panes est superbe!
tant mieux!
RépondreSupprimermerci, windowpane 1 et de-limitations of the self (mon collage abstrait) c'est les seules choses dont je sois satisfaite pour le vrai. tsé tu te dis pas "hmmm ça pourrait être mieux". non non, c'est.. équilibré... je sais pas! :)